par Serge Jardin
La famille Fauconnier en Malaisie, plus précisément la visite du Selangor, en 1910, c’est la Belle Époque ! Le prétexte est un programme proposé par Henri pour ses sœurs, et voilà Henri Fauconnier devenu un guide touristique ! Que faut-il voir ? Qu’ont-ils vu ? Qu’en reste-t-il ? Le Selangor vu par un prix Goncourt et un prix Fémina, et quelques autres…
Suite de la première partie.
Les trois femmes embarquent à Marseille sur l’Amiral de Kersaint des Chargeurs Réunis le 15 janvier 1910. Le 16 on voit la Corse et la Sardaigne. On dîne à 18h00, il y a peu de monde, peu intéressant de surcroît, heureusement il y a des missionnaires. On se lève à 6h30 pour assister à la messe, et marcher sur le pont. Le déjeuner est à 11h00. À 14h00 on aperçoit le Stromboli en éruption, et à 17h00 on passe Messine. Le mercredi, on longe la Crête. Vendredi, arrivée à Port-Saïd à 6h00, pour un arrêt de 5 heures, il fait beau. Visite avec M. (Denis) Moine-Comte1. L’escale prévue à Djibouti est supprimée. En effet le navire est resté échoué pendant trois jours sur un banc de sable près de l’île Perim en face du Yémen. Il a été nécessaire de le décharger pour l’alléger avant de le recharger. Mélanie nous donne une description des côtes désolées de la Somalie. Les enfants plongent pour des pièces de monnaie et des oranges. Les passagers achètent des singes, des plumes et même… une gazelle. Geneviève et Marie apprennent la langue malaise avec M. Moine-Comte. Mardi 1 Février, on est dans le Golf d’Aden. Vendredi 4, Mme Fauconnier a le mal de mer. Samedi 5, la chaleur augmente. Mardi 8 Février, le navire arrive à Colombo à 21h00, départ le lendemain à 11h00. Le matin, on en profite pour visiter le jardin botanique, les quartiers indiens, la caserne des Cipaye… Les enfants sont magnifiques, la terre est rouge, les fleurs sont lumineuses… Charmeurs de serpent, un peu de shopping, pousse-pousse… Et puis les 11 et 12 février, on aperçoit l’île de Sumatra et on entre dans le détroit de Malacca. Mardi 15 Février c’est l’arrivée à Singapour, mais on ne débarque que le lendemain. Henri vient à bord avec un petit bateau, la famille débarquera de la même façon.
Pousse-pousse, shopping chez John Little et chez Robinson, achat de sarongs en soie. Le Chinois est chez lui, on voit des nattes partout, déjeuner à l’hôtel de Philadelphie écrit Mélanie (il s’agit plutôt de l’hôtel Adelphi) avec de la nourriture étrange et un orchestre. Jeudi 17 à 16h00 on embarque sur The Selangor, un petit navire à vapeur, une nuit à bord, puis c’est Port Swettenham. Du port à Rantau Panjang, il y a deux heures et demie de route.
C/ Le séjour
Ce sont là encore les lettres de Mme Fauconnier à son fils Charles qui sont ma source principale du séjour en Malaisie. Nous y ajoutons des lettres postérieures, jusqu’au voyage de noce en Malaisie de Madeleine et d’Henri en 1917. Malaisie, Visions et Évocations apportent également un éclairage complémentaire.

The Soul of Malaya, traduction anglaise de Malaisie.
Le voyage en Malaisie pour les Fauconnier c’est sûrement et avant toute chose des retrouvailles familiales. Il s’agit aussi de présenter pour Henri d’un côté, de l’autre chez Mélanie de vérifier, l’état des lieux. Les deux jeunes sœurs se promènent dans un rêve éveillé et tout les émerveille.
Pour les nouvelles arrivantes, la Malaisie, c’est d’abord le bungalow, une grande chambre sans plafond, un grand lit, une grande salle de bains, une grande véranda avec chaise longue, canapé et table. Le service est assuré par trois Chinois et un jeune garçon malais. Pas besoin de commander, tout arrive à l’heure. À 7h00, on prend le petit-déjeuner, du lait et du café, du pain de seigle et du beurre, des gâteaux, des ananas et des bananes. C’est le meilleur repas. Habituellement, les repas sont constitués de cinq ou six plats, les fourchettes sont changées avec chaque plat, « c’est tout à fait anglais, je ne m’attendais pas à tant de confort », souligne Mélanie.
Et puis au-delà ? Nous ne nous promenons pas seules à l’extérieur du bungalow. Pour les sorties nous utilisons la voiture, mais la grande est hors d’usage depuis notre arrivée.
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A reblogué ceci sur Catherine DelmasLett.